[POESIE] Le Paradis Des Amoureux Des Strophes !

Rappel du premier message :

C'est ici le Paradis des poètes du forum ! Lâchez votre encre.....
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Je vous fais part donc d'une de mes publications personnelles !
Dites moi ce que vous en pensez !
C'est vrai que je ne me contrains pas trop sur le respect sans condition de la mesure sur les 12 (alexandrins) mais avec mon style de vers plus ou moins libres (plus simple d'ailleurs) je crois avoir fait ressortir mes sensations et sentiments !
Toujours est-il que c'est vous les juges !!
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Allons voir les vagues

Je te rends ta mèche
Mignonne, viens, je t'amène à la pêche
Nous prendrons témoin l'autel des vagues
Là, sous ce silence loquace je t'enfilerai ta bague

Ô voleuse ! Laissons-la dérober le sable sous nos pieds
Cette eau si inoffensive, à nous, ne peut se fier
Déroulant sous nos silhouettes un tapis ondulé,
Comme toi elle cherche à être adulée

Mignonne, grimpe, là-haut, sur le toit de tes douceurs
Positionne tes flèches et, je t'en supplie, vise mon cœur
Ma vie, n'est-ce pas, comme la tienne
Souffre et souhaite le bonheur que de la nuit advienne

THIAM Babel
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18a. Soif d'un
baiser (Germain Nouveau
1851-1920)

Comme une ville qui s'allume Et que le vent vient embraser, Tout mon coeur brûle et se consume, J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser.	Baiser de la bouche et des lèvres Où notre amour vient se poser, Pleins de délices et de fièvres, Ah ! j'ai soif d'un baiser !
Baiser multiplié que l'homme Ne pourra jamais épuiser, O toi, que tout mon être nomme, J'ai soif, oui d'un baiser.	Fruit doux où la lèvre s'amuse, Beau fruit qui rit de s'écraser, Qu'il se donne ou qu'il se refuse, Je veux vivre pour ce baiser.
Baiser d'amour qui règne et sonne Au coeur battant à se briser, Qu'il se refuse ou qu'il donne Je veux mourir de ce baiser.

Zalzal a écrit:Et brillent encore les mots d'Ibn Zamrak sur les murs de l'Alhambra
Cissélées en dentelles de stuc et des verbes chantés par les Palais Nasrides
Et Orion lui tend sa main noctambule pour l'offrande des mots sans timbre
Recital des lunes penombrales, conversant avec leurs mots d'ambre

Et mille questions surgissent aux sons de l'ivoire de cornes de gazelles

Que contiennent les mots au fonds de leurs sens équivoques?
Quels sens sans couleurs nous filent d'un rire burlesque.?
Oû est l'escalier de verbes qui nargue et qui provoque
la passion des philologues et des recherches dantesques.?

C'est dans la musique d'un oud, ou d'un ngoni, qu'ils sifflent ?
Au paradis de maqams, hijaz, buselik, farahfaza, nahawand?
Ou dans l'enfer des luttes de Sahib al Zandj, obscur mais libre?
Où et où chercher le sens du sens de la grammaire humaine??

Et seule une réponse jaillit à l'encre sanguine du Taureau de Mamelles.

Bercée par l'écho de Zyriab le merle noir des neiges kurdes et fleuves andalous
Qui ajouta la corde cinquième, la corde de l'âme, la voix de l'oud.
Chantant les vers de Wallada d'or brodées sur sa Robe de l'Amour
Dans l'air haletant du collier de Colombes et leurs sens de retour.

Bois de mpingo noir africain, bois qui maîtrisent les mains tanzaniennes.
Bois de mon oud aux traits feminins, sentant le parfum et la musique d'ébène:
Bois sonore dense des sons d'une seule essence qui coule dans mes veines:

La Voix du bois de l'oud d'Ida



(Ibn Zamrak (1333 - 1393) Né à Grenade, était un des plus brillants poètes de l'Alhambra en Al-Andalus

"Sâhib al-Zandj" (« le Maître des Zandj »). "Révolutionnaire-type" : de descendance obscure – mais ayant pu approcher les "hautes sphéres" de son époque –, poète de talent, instruit, versé dans les sciences occultes, ayant embrassé différentes doctrines et essayé plusieurs soulèvements (notamment au Bahrayn et à Basra), il réussit à fomenter la plus grande insurrection d’esclaves de l’histoire du monde musulman.
http://cdlm.revues.org/index48.html

Zyriab: La principale figure de la musique arabo andalouse médieval. Musicien, magicien, chanteur, styliste, gastronome, conteur, poète, lettré, luthier.....

Le maqam est l'organisation des échelles mélodiques de la musique arabe. Le maqam plus qu'un système d'intervalles ; il organise les intervalles entre chaque note ainsi que les cheminements à l'intérieur de cette « échelle » modale, et ce sur plusieurs octaves, généralement deux. Chaque système d'intervalles et de parcours est défini par un nom qui lui est propre et s'y réfère : Hijaz, Husseinî, Bayati...

Wallada bint al-Mustakfi ( en arabe ولادة بنت المستكف) (Cordoue, 994 - id. 26 mars 1091), est une célèbre poétesse andalouse, princesse omeyyade, femme lettrée et libre

Mpingo: Type de bois d'ébène des forets tanzaniennes. Bois musical par excellence)

Zalzal, tu mémorises les abyaat que tu cites?

Oui, par la Magie du Dr CC !

C'est quoi abyaat???
Dr cc c'est le Dr copié collé ??

Abyaat c'est lignes? en arabe.

C'est une heure nouvelle
Il faut des inventions nouvelles
Société nouvelle, generation nouvelle
Poésie nouvelle.
C'est l'heure de respirer d'autres airs , creer de nouvelles aires
Changer le monde avec les nouvelles senteurs exotiques.
Renouveler le poésie avec d'autres mots , d'autres formes venues d'ailleurs.
Chanter le verbe porteur sans salir et sans pâlir sa couleur naturelle.
Montrer de nouveaux horizons à sonder
Etre de vrais porteurs d'eau pour mettre la machine sur les rails
Sans epiloguer sur l'instant , mais le saisir et le poetiser tel qu'il se
Presente à nous: tel qu'on le ressent.
L'heure est aux folies pures pour epurer
La poesie ...
Tamiser les graines inutiles pour mieux
Preparer les prochianes semailles.

Zalzal a écrit:C'est quoi abyaat???
Dr cc c'est le Dr copié collé ??

bayt : vers de poesie en arabe dont la composition est différente en langue francaise. Le pluriel est abyaat.

Zalzal, je pose la question car il me semble que certains parties de poèmes que tu cites étaient à l'origine en langue arabe et qu'elles ont été traduites (ex le dernier poeme que tu as cité). Bien sur il se peut que je me trompe complètement. Les gens (j'en fait partie) ont souvent l'habitude de mémoriser abyaat ( أبيات ) qu'ils rencontrent

je suis venue dans le jardin
de mon coeur
voir si notre amour
vivait toujours

je n'ai trouvé que désolation
rivière de sang
qui coule entre les
champs
où autrefois
nous jouions

le jardin de mon coeur
autrefois si rayonnant
et si fleurissant
aujourd'hui est désertique
et le silence de ton absence
me pénètre chaque jour

de ton absence je ne peux vivre
de ton absence je mourrai
de ton absence je suis déchirée
de ton absence mon soleil
s'est éteint

Et sans toi
mon amour
mon jardin
se meurt

@ Zeriezekir: poetiser l'instant...; c'est comme trouver une larme tombée dans l'océan.... continuons notre recherche!!!

@ Jacare: Oui, j'ai repris un poème d'Ibn Zamrak, au debut: C'est conservé dans une rosette sculpté au stuc au Patio de los Leones de l'Alhambra. Le poème parle d'Orion qui tends sa main à l'Alhambra tellement elle est belle et que même la lune descend pour parler avec elle....Et bien entendu c'est une métaphore pour moi, par ce qu'Ida c'est mon Alhambra... Ensuite j'ai fait allusion aussi au livre d'Ibn Hazm: Tauq al Hamama..Le collier de la Colombe. La poésie arabo andalouse est un trésor dans la littérature arabe.

@ Julia: Ton jardin refleurira de plus belles, InchDios, si tu fais souvent de visites pour nous décrire ce que tu as vu.

Zalzal a écrit:@ Zeriezekir: poetiser l'instant...; c'est comme trouver une larme tombée dans l'océan.... continuons notre recherche!!!

@ Jacare: Oui, j'ai repris un poème d'Ibn Zamrak, au debut: C'est conservé dans une rosette sculpté au stuc au Patio de los Leones de l'Alhambra. Le poème parle d'Orion qui tends sa main à l'Alhambra tellement elle est belle et que même la lune descend pour parler avec elle....Et bien entendu c'est une métaphore pour moi, par ce qu'Ida c'est mon Alhambra... Ensuite j'ai fait allusion aussi au livre d'Ibn Hazm: Tauq al Hamama..Le collier de la Colombe. La poésie arabo andalouse est un trésor dans la littérature arabe.

@ Julia: Ton jardin refleurira de plus belles, InchDios, si tu fais souvent de visites pour nous décrire ce que tu as vu.

Disons Zalzal qu'on va essayer de poétiser une bribe de l'instant ou d'instant...J'ai pas encore lu El collar de la paloma ( Le colllier de la colombe) à propos duquel un ami m'a dit le plus grand bien...
Je ne m'y connais pas en rythmique poétique arabe mais je dois avouer que les poètes arabes nous ont revelé certains acmés du verbe..

Matin de Ida

Pour toi une journée de soleil
Du soleil doux aux rayons sans douleurs

Pour toi la brise de la mer
Mer de miel d'abeilles sans pleurs

Pour toi les vents du matin
Des vents qui caressent et puis s'en vont

Pour toi des habits des fleurs
Des fleurs pensives éclosant des raisons

Pour toi la lumière du jour
La lumière première éclairant ton Esprit

Pour toi l'eau de la rosée
Et ses perles d'idées tissées de douceurs

Pour toi le Soleil levant
De la nuit rempli et de ses rêves aussi

Pour toi la Lune attentive
De chaque instant de tous tes jours

Pour toi le chemin nouveau
A l'odeur d'étoiles pavé d'envies

Pour toi la natte matinale
Au beurre de karité caressant tes pieds

Pour toi le parfum original
D'encens de myrrhe et de bois de oud.

Pour toi ce matin au bonheur peigné
Matin du Jour de ma reine éclairée
Matin de Neiges fondants dans mes mains
Matin de Neiges de Ida ma boussole

("J'ai neigé sur place quand elle a pris la décision d'aller chercher ailleurs. Ida seule était mon soleil. Mais moi vous voyez, je dansais quand Ida était là. Elle riait, je dansais. Elle tchuipait, je dansais. Elle et moi vous voyez nous étions comme deux îles entre deux eaux. Mais que peut un homme sans argent dans un monde désespérément dollarisé ? Ô Ida tu m'as déboussolé." (Ida, Baka Roklo)

Ida, pièce de théâtre de Baka Roklo)

Je ne suis pas cet homme
Qui sauve les hommes qui sauve le monde
Je ne suis pas cet homme
Ce tyran qui étouffe et éclaire son peuple
Qui, les matins de brume bleue
Tangue autour des tombeaux de la détermination
Je ne suis pas cet homme juché
Haut sur les pierrres sacrées
Qui contemple au soir de ses conquêtes
L'étendue de son joug
Je ne suis pas cet homme
Fat et repu
Au-delà des plaies béantes des destinées
Je ne suis pas cet homme
Qui soulage d'un mot les mots
Qui éteint d'un souffle les souffles
Terribles, qui ne voulaient pas finir
Je ne suis pas cet homme
Qu'atteint encore l'humanité de la mièvrerie
Ni cet homme
Aveugle d'avoir défié les cieux
Ni cet homme
Qui prêta ses guenilles aux momies
Ni cet homme
Vif d'avoir trop enseveli.
Je ne suis pas cet homme
Dont la main tremble au dessus de la gorge frêle
Ni cet homme
Qui abat sa sentence sur une nuque innocente
Je ne suis pas cet homme
Qui se prête aux jeux
Et qui joue avec ses frères
Ni celui là
Qui rêve encore à un demain différent
Je ne suis pas cet homme
Tout d'espoir
Ni cet homme
Qui vit parmi les vies prostrées
Je ne suis pas cet homme
Alangui sous les mornes parchemins déjà pliées
Qui caresse sa dulcinée fébrile
Dont les yeux résonnent encore de l'éclat des passés
Apatrides.
Ô! Grand vide!
Je ne suis ni cet homme qui rit
Ni cet homme qui pleure
Je ne suis ni cet homme riche
Ni ce maître pauvre
Je suis né, et voilà que je ne suis ni ce zéphyr
Ni cette tornade
Ni ce roc, ni ce sable
Qui s'entachent encore du sang des êtres
Je ne suis pas cet homme qui acquiesce
Sous l'ombre du grand fromager
Ni cet homme qui monte et qui déclame
Sous l'ombre des naines blanches
Je ne suis pas cet homme
Qui répond à l'appel des rébellions
Ni cet homme
Qui meurt pour préserver une éphémère
Je ne suis pas
Cet homme qui s'en va quand s'en va l'honneur
Qui s'inhume quand s'exhume l'opprobre
Je ne suis pas cet homme
Sale de viles passions
Qu'exècre l'amante à la renverse dans ses draps froids
Epars des faiblesses de la veille
Je ne suis pas cet homme
Qui vit parmi les hommes.

Je ne suis pas cet homme
Qui se frappe le thorax, de la poussière rouge
Des chemins éprouvés
Par les clades et les hardes barbares
Je ne suis pas cet homme
Qu'embellissent les ronces
Et quelques rameaux virginaux
Qu'ornent les ornes
Augures bienveillants des malheurs sacrés
Je ne suis pas cet homme
En colère
Ni cet homme
Riche de patries fières
D'hymnes fiers
Et de blasons fiers
Je ne suis pas cet homme
Qui erre par une nuit étoilée
Sous les persiennes de sa bien-aimée
Qui arrache aux cordes de ses larmes
Le cri ambigu des hérauts solitaires
Je ne suis pas cet homme
Qui s'en va conquérir l'éternité
Ni cet homme
Qui se contente de sa contingence
Ni cet homme sage, ni cet hédoniste
Qui concourent tous à un idéal
Non, je ne suis pas cet homme de principes
Les utopies sont mortes avec ma terre
Mortes avec mon âme
Mortes avec mes larmes
Cet homme au milieu des hommes
Qui s'anime quand s'élèvent les choeurs
Et les clameurs
Et les traîtres silences
Je ne le suis pas.

Je ne suis pas cet homme heureux
Des naissances élégiaques
Ni cet homme malheureux
Des finitudes d'en-deçà
Sa propre finitude
Je ne suis pas cet homme qui chevauche l'ourse éplorée
Et qui brave les matins sans rai
D'avenir
Je ne suis pas cet homme des légendes
Qui drape les générations éternelles
Ni cet homme sans autre histoire
Que son tourment d'ermite
Je ne suis pas
Cet homme qui vit parmi les hommes.

Joli poème qui bien qu'ontologique me laisse un froid dans la dos...Elle est où la pierre philosophale du vâte?

Les paroles sont belles, cher ami. Mais qu'elle est sombre, cette histoire qui les inspire! J'aurais aimé pouvoir montrer ma pierre philosophale, mais elle ne transforme en or rien qui en vaille la peine... Elle est aussi désuète que le chemin que j'emprunte.

Lyncx a écrit:Les paroles sont belles, cher ami. Mais qu'elle est sombre, cette histoire qui les inspire! J'aurais aimé pouvoir montrer ma pierre philosophale, mais elle ne transforme en or rien qui en vaille la peine... Elle est aussi désuète que le chemin que j'emprunte.

La particularité des histoires individuelles est que aussitôt partagées pourraient être collectives et dans ce sens au-delà des mots, existent des liens indescriptibles. Bien sûr que ta pierre philosophale est plus que lumière même si tu refuses de lever le voile sur la question. Qui sum? Quae natura? Pourtant à ces questions ...

Très intéressant.. On ne cesse d'apprendre, nous coeurs blessés !

Saül est sourd,
Saur et saoûl
Sous un saule
Sale mais sûr.
Dure césure:
Saül foule
La foule veule!
La houle feule
Sur nos murs;
Sue et hue
La bure impure.
Plus d'issue
Nuls atouts:
Saül croule,
Coule la Gaule!
Vaux de gnôle
Roulez, hurlez!
Ni bruit sauf
Ni mue sauve
Que suies veuves
Nuits fauves
Et rus graves!
Oui, Saül est sourd
Sa cour s'emmure
Ses fous accourent
Et ses tours s'épurent
Et toute nue, l'usure
Lourde et mure
Fuse et aspire
L'urne qui suppure
L'orne qui augure
Et tous les empires
Qui, un jour
Vécurent...

Et Saül n'etait-il pas parmi les prophete..?

Non, c'était plutôt un roi d'Israël. Ce fut le prédécesseur du roi David. Saül fut le premier roi à être oint roi sur la terre promise.

Lyncx a écrit:Non, c'était plutôt un roi d'Israël. Ce fut le prédécesseur du roi David. Saül fut le premier roi à être oint roi sur la terre promise.

Ah tu me sors de l'obsurité sur ce coup car à vrai dire j'ai lu le Pentateuque et j'ai toujours pris Saül pour un prophète d'aprés ma comprehension du texte...

Saül fait partie des Rois en effet ,tout comme David ,Salomon ,etc...Tout comme les autres ,il a été mandaté ,il a eu un mission à accomplir guidé par le Créateur.Il y a eu plusieurs Saül si ma mémoire est bonne.

Cubana a écrit:Saül fait partie des Rois en effet ,tout comme David ,Salomon ,etc...Tout comme les autres ,il a été mandaté ,il a eu un mission à accomplir guidé par le Créateur.Il y a eu plusieurs Saül si ma mémoire est bonne.

Tu l'as excellente, très chère, et je sais que tu ne m'as pas oublié, moi Saül pleureur

Saule...; et soule ce con de pleureur

Il coule sur ce visage radieux
Des larmes de sang
Il pleure dans ce coeur
Des souvenirs diaprés
Il chante dans cette âme silencieuse
Un choeur coloré de milles lumières
Il s'ecrit sur cette mine
Une histoire de vermine
Tous les coeurs, les pleurs
Un peuple, un lot
Une famille, une dent
Un homme, une histoire
Un lot, un souvenir
Un souvenir, un passant.

Zeriézékiri a écrit:Il coule sur ce visage radieux
Des larmes de sang
Il pleure dans ce coeur
Des souvenirs diaprés
Il chante dans cette âme silencieuse
Un choeur coloré de milles lumières
Il s'ecrit sur cette mine
Une histoire de vermine
Tous les coeurs, les pleurs
Un peuple, un lot
Une famille, une dent
Un homme, une histoire
Un lot, un souvenir
Un souvenir, un passant.

Accompagne-moi, frère,
Marche avec moi,
Car
J'accompagne la terre
Dans sa retraite forcée
Voila qu'elle décline enfin
Et que se disloque Pangée
J'accompagne notre mère
Au-delà des champs délaissés
Repus de matins;
Elle renonce à être vengée.

J'accompagne notre astre morne
Vers une tombe de silence
Creusée hâtivement, sous les ornes
Par deux bâtards en faïence

Je lui tiens les doigts
Déjà, ils sont si froids...

J'accompagne ma muette sénile
Là-bas.
Dehors, ni pluie, ni vent, ni villes
Ni ébats.

Seuls, nous nous abîmerons
Sur les voies encore fraîches
Seuls, boitant sur les bucherons
Qui sapèrent la dernière souche

J'accompagne
Et vous ne m'attendrez pas.
Je m'en vais, en sherpa,
Choir digne.

Douma a écrit:18a. Soif d'un
baiser (Germain Nouveau
1851-1920)

Comme une ville qui s'allume Et que le vent vient embraser, Tout mon coeur brûle et se consume, J'ai soif, oh ! j'ai soif d'un baiser.	Baiser de la bouche et des lèvres Où notre amour vient se poser, Pleins de délices et de fièvres, Ah ! j'ai soif d'un baiser !
Baiser multiplié que l'homme Ne pourra jamais épuiser, O toi, que tout mon être nomme, J'ai soif, oui d'un baiser.	Fruit doux où la lèvre s'amuse, Beau fruit qui rit de s'écraser, Qu'il se donne ou qu'il se refuse, Je veux vivre pour ce baiser.
Baiser d'amour qui règne et sonne Au coeur battant à se briser, Qu'il se refuse ou qu'il donne Je veux mourir de ce baiser.

Lyncx a écrit:

Zeriézékiri a écrit:Il coule sur ce visage radieux
Des larmes de sang
Il pleure dans ce coeur
Des souvenirs diaprés
Il chante dans cette âme silencieuse
Un choeur coloré de milles lumières
Il s'ecrit sur cette mine
Une histoire de vermine
Tous les coeurs, les pleurs
Un peuple, un lot
Une famille, une dent
Un homme, une histoire
Un lot, un souvenir
Un souvenir, un passant.

Accompagne-moi, frère,
Marche avec moi,
Car
J'accompagne la terre
Dans sa retraite forcée
Voila qu'elle décline enfin
Et que se disloque Pangée
J'accompagne notre mère
Au-delà des champs délaissés
Repus de matins;
Elle renonce à être vengée.

J'accompagne notre astre morne
Vers une tombe de silence
Creusée hâtivement, sous les ornes
Par deux bâtards en faïence

Je lui tiens les doigts
Déjà, ils sont si froids...

J'accompagne ma muette sénile
Là-bas.
Dehors, ni pluie, ni vent, ni villes
Ni ébats.

Seuls, nous nous abîmerons
Sur les voies encore fraîches
Seuls, boitant sur les bucherons
Qui sapèrent la dernière souche

J'accompagne
Et vous ne m'attendrez pas.
Je m'en vais, en sherpa,
Choir digne.

Heureux celui qui comme toi
Est allé à Pangée pour cueillir les
Dernières toîles de Penelope
Heureux celui qui comme toi
Accompagne la douceur originelle
Dans sa retraite ataraxique
Drapé de ton pagne blanc
Plus noir que kaolin et
Plus brûlant que braise
Heureux celui qui comme toi
Vâte s'est laissé choir pour
S'enninvrer des derniers messages
De l'empereur pré-natal.
Heureux celui qui comme toi
Récoltes les fruits de l'au-delà
Sans coup férir.
Heureux celui qui comme Moi
Accompagne les pas éclairés
De cet oiseau migrateur dont le plumage
Rappelle les cantiquues des Mages.
Deux voyegeurs en Un.

Il a troqué son boubou blanc et son sceptre noir
Contre une poignée de graines
Rieuses, distraites
Il est alors nu. Il tient une houe face au rai du soir
Où de curieuses étoiles s'étrennent
Pâles et fluettes.

Il a troqué son génie, ses raisons et ses muses hellènes
Contre une petite poignée d'encens
Qu'épand la soeur.
Un fumet, un seul, qui émane de leurs corps ébènes
Une seule perle de leur sang
Et les heures meurent...

Il a troqué son âme, son vibrato que lui prêta un berger
Contre un peu terre et un peu de glaise
Un peu de rebut d'homme
Ses mains écorchent l'établi et sillonnent le verger
Vils d'espoir et de volonté niaise
Pour faire renaître Absalom.

Il est dans mon esprit en transe
Un pays à la terre ferme et tendre
Qui donne les meilleurs limons de
La terre.
Il est dans mon esprit en transe
Une maison, la maison rêvée
Trés avenante est bordée d'oliviers
De muscade et de papayes aux
Saveurs jamais egalées.
Il est dans mon esprit en transe
Une cour remplie d'enfants
Qui courent et qui s'amusent
Sans se soucier du temps qui passe
Il est dans mon esprit en transe
Un pays grand et nanti de sa grandeur,
Cette idée qui nous donne des ailes,
Qui fait de nous des êtres ambitieux
Une idée tout simplement .
Il est dans mon esprit en transe
Une vision, celle d'une squaw
Aux rondeurs excroissantes qui
Defient et devient les lois de la pesanteur
Il est dans mon esprit en transe
Cette beauté terrestre et leste
Qui passe et qui trace des voies inaudibles
Il est dans mon esprit en transe
Une femme bergère dont le lait provenant
De ses seins pommelées est nectar
Il est dans mon esprit en transe
Un feu hivernal qui me brûle les entrailles
Et celles de ma squaw à la ceinture bordée
D'etoiles, plus brillantes les une que les autres..
Pendant que la bougie fond au fond de la case
Accompagnant les derniers soupirs de ces corps
Entrelaçés..
Il est dans mon esprit en transe
Une douceur suave qui tire son essence
De la quintessence de l'encens sacré...
Il est dans mon esprit en transe
Un coeur qui bat répondant au battement
D'un autre coeur si loin mais si prés
Il est dans mon esprit en transe une
Quiétude interieure répondant
A l'ataraxie d'un autre esprit en transe
Qui chante sa joie de se sentir compris.
Il est dans mon esprit en transe
Une danse, celle de l'elu.

Deux graines de sable,
L'une sur Mars
Et l'autre sur Eden
L'une sèche
Et l'autre boue
L'une blanche
Et l'autre ocre
S'entendront toujours à travers l'éther
Car leur histoire
Et leur condition
Participent de la même fable.

Thanks, brother

Des deux graines de Mars et d'Eden
Tu habites au mileu des cotylédons
Mais du germe la sève originelle
Qui ennivre de par son essence
Et nourrit l'humanité...

Dans ces grands espaces
Des vents entrent et m'affolent
Sous mon banc s'amassent
Mille et un trophées frivoles

Dans ces grands espaces
Mes idées vont, vagabondes,
S'emmêlent, s'enlacent
A toutes celles du monde

Dans ces grands espaces
S'enfuient et me reviennent
Mes pensées fugaces
Parfois vives, parfois vaines...

Dans ces grands espaces
Je me meus au gré des airs
Les chants, tête basse,
Rêvent d'hivers et d'éthers.

Dans ces grands espaces
Où l'homme se cherche encore
Tombent, puis s'effacent
Les liens mille fois accores...

Dans ces grands espaces
D'où les anges sortent
Des âmes s'abîment en cohortes
Sales, d'envie, de haine et de crasse.

Dans ces grands espaces
Où je me perds aujourd'hui et hier
Se désancrent tous les repères
Que pères y plantèrent, hélas!

Dans ces grands espaces
Sombres et froids, ô mères éternelles!
La corde roide glisse de leur nacelle
Et personne ne me ramasse...

Dans ces grands espaces
J'arrive, je m'arrime, je vis et je m'abîme
Rien n'y survit, pas même mes rimes
Ni tes cils, ni mes larmes lasses...

yi mome dou sama affaire dara la si khamoul

Lyncx a écrit:Dans ces grands espaces
Des vents entrent et m'affolent
Sous mon banc s'amassent
Mille et un trophées frivoles

Dans ces grands espaces
Mes idées vont, vagabondes,
S'emmêlent, s'enlacent
A toutes celles du monde

Dans ces grands espaces
S'enfuient et me reviennent
Mes pensées fugaces
Parfois vives, parfois vaines...

Dans ces grands espaces
Je me meus au gré des airs
Les chants, tête basse,
Rêvent d'hivers et d'éthers.

Dans ces grands espaces
Où l'homme se cherche encore
Tombent, puis s'effacent
Les liens mille fois accores...

Dans ces grands espaces
D'où les anges sortent
Des âmes s'abîment en cohortes
Sales, d'envie, de haine et de crasse.

Dans ces grands espaces
Où je me perds aujourd'hui et hier
Se désancrent tous les repères
Que pères y plantèrent, hélas!

Dans ces grands espaces
Sombres et froids, ô mères éternelles!
La corde roide glisse de leur nacelle
Et personne ne me ramasse...

Dans ces grands espaces
J'arrive, je m'arrime, je vis et je m'abîme
Rien n'y survit, pas même mes rimes
Ni tes cils, ni mes larmes lasses...

Et pourtant dans ces grands espaces
Se trouve la quiétude originelle:
Celle du poète.
Dans ces grands espaces se trouve
Tout simplement la profondeur de l'être
Le mystère de notre existence.

Ah qu'est-ce que je voudrais alors les connaitre, tes grands espaces pleins de ce vide béat et authentique... Que ne connus-je pas ces contrées, que ne les cherché-je pas!

Les grands espaces que je connais ne sont que des simulacres, des ersatz d'une égalité et d'une fraternité dont je constate chaque jour l'obsolescence. Les grands espaces dans lesquels je me meus de 9h à 20h, toute la semaine, ne sont que des abysses où s'enterrent les volontés et les humanités...

Lyncx a écrit:Ah qu'est-ce que je voudrais alors les connaitre, tes grands espaces pleins de ce vide béat et authentique... Que ne connus-je pas ces contrées, que ne les cherché-je pas!

Les grands espaces que je connais ne sont que des simulacres, des ersatz d'une égalité et d'une fraternité dont je constate chaque jour l'obsolescence. Les grands espaces dans lesquels je me meus de 9h à 20h, toute la semaine, ne sont que des abysses où s'enterrent les volontés et les humanités...

Dans les grands espaces où l'on se croise
Toi et moi, le temps y est mental et non
Newtonien; il y défie toute déclinaison horaire
Et brille pour son éternité instantanée..
Dans ces grands espaces où tu me hèles
Et où on s'interpelle, le présent est synonyme de Jadis
Tout est a-historique...
On y est tout simplement.

Y être... Être... Plus je me meus, moins j'entrevois la possibilité de cet état, dans la nation des hommes. Quand cette réalité me touche, m'arrache et m'emporte, peu importe ma bouée, le courant m'entraîne toujours au fond du siphon. Nulle rampe où s'agripper, contre la folie de mes frères...

On est alors dans une tragédie
Tel le scorpion au milieu du feu
Faute de chemin se verra obligé
De s'inoculer son propre dard
Pour abreger sa souffrance ...
Ce pendant tu es le verbe
Donc ta puissance finira toujours
Par gagner ces grands espaces fous...
Dis-toi que l'instant present dans ces espaces
Est un illo tempore dont tu portes le sceau:le secret.
Le salut est en toi.

est ce qu'il t'arrive de poster ailleurs qu'ici?

Zeriézékiri a écrit:On est alors dans une tragédie
Tel le scorpion au milieu du feu
Faute de chemin se verra obligé
De s'inoculer son propre dard
Pour abreger sa souffrance ...
Ce pendant tu es le verbe
Donc ta puissance finira toujours
Par gagner ces grands espaces fous...
Dis-toi que l'instant present dans ces espaces
Est un illo tempore dont tu portes le sceau:le secret.
Le salut est en toi.

On le cherchera
Dans la lie
Dans le marc
Dans l'abysse
De nos âmes.
On le cherchera
Dans le feu
Les cendres
Les décombres
De nos coeurs.
On le cherchera
Sans relâche
Ce salut
Maculé
Piétiné
Terreux
Âcre
Douloureux
Sanglant
Enfoui
Mais tellement authentique...

On le cherchera
Et quand on l'aura trouvé
On le brandira
Tel Prométhée au dessus de son peuple.

Je t'ai donné du limon
Tu en as fait nectar
Je t'ai donné des notes
Tu en as fait une gamme sacrée
Je t'ai donné une goutte
Tu en as fait une pluie
Je t'ai donné une feuille
Tu l'as transformée en rose
Je t'ai donné une perle
Tu en as fait un collier
Que j'offrirai demain à ma
Belle cigogne qui me raconte
Quand tout est calme
L'histoire de ses roi mages car,
Cher compagnon, l'heure a sonné dans l'horloge du temps pour que j'aille joindre la berceuse dans mon espace etroit et calme et loin de ces grands espaces qui te minent. Que Dieu nous accorde le privilège de figurer parmi ceux qui se reveilleront tôt pour apprecier les brumes matinales dans un recueillement spirituel et te preserve surtout des afres de ces grands espaces voraces et peu loquaces pour que tu m'apportes toujours la pierre philosophale...
Bona nit ...

Promethée, tu es un multiplicateur de progrés, il a volé le feu aux dieux pour le donner aux hommes. Ta as volé la poésie aux mages pour la donner aux miserables vers de terre tel que moi pour qu'on garde l'espoir.

Bonne nuit. Et n'oublie point, à ton réveil
D'éclairer ceux dont les aubes vermeil
Se sont éteintes, sous une bourrasque amère
Un jour où les raisons s'effondrèrent.

N'oublie pas de nous éclairer encor
Dans notre nuit obscure
De ton encre, de tes ancres sans port
Dans le jais de nos murs.

Que ta nuit soit belle.

Alexita a écrit:est ce qu'il t'arrive de poster ailleurs qu'ici?

Alexita, si la question est pour moi, en guise de réponse je te dirai tout simplement que là où je me sens le mieux sur le forum est ici; celà dit je lis d'autres topics même si je n'y participe pas de manière active.

j apprecie en tout cas toutes les strophes et poésies dont tu nous fait part Zériézékiri merci a toi et !

Blackette a écrit:j apprecie en tout cas toutes les strophes et poésies dont tu nous fait part Zériézékiri merci a toi et !

Au plaisir..

En voici un que j'aime beaucoup.

Horloge!dieu sinistre ,effrayant,impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit:"Souviens-toi!"
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;

Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison

Trois mille six cent fois par heure la Seconde
Chuchote: Souviens-toi!-Rapide,avec sa voix
D'insecte,Maintenant dit:Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!

Remember!Souviens-toi!Prodigue!Esto memor!
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes,mortel folâtre,sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher,à tout coup!c'est la loi,
Le jour décroît;la nuit augmente;souviens-toi!
Le gouffre a toujours soif;la clepsydre se vide,

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu,ton épouse encore vierge,
Où le Repentir même (oh!la dernière auberge!),
Où tout te dira:Meurs vieux lâche!il est trop tard!

Charles Baudelaire

Zeriézékiri a écrit:

Blackette a écrit:j apprecie en tout cas toutes les strophes et poésies dont tu nous fait part Zériézékiri merci a toi et !

Au plaisir..

Y a de l' dans l'air dé !

pfffffffffffffff quoi!!!!

Cubana a écrit:En voici un que j'aime beaucoup.

L'horloge

Horloge!dieu sinistre ,effrayant,impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit:"Souviens-toi!"
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible;

Le plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison

Trois mille six cent fois par heure la Seconde
Chuchote: Souviens-toi!-Rapide,avec sa voix
D'insecte,Maintenant dit:Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!

Remember!Souviens-toi!Prodigue!Esto memor!
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes,mortel folâtre,sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher,à tout coup!c'est la loi,
Le jour décroît;la nuit augmente;souviens-toi!
Le gouffre a toujours soif;la clepsydre se vide,

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu,ton épouse encore vierge,
Où le Repentir même (oh!la dernière auberge!),
Où tout te dira:Meurs vieux lâche!il est trop tard!

Charles Baudelaire

Je ne l'ai jamais lu... J'adule ce sens de la formule, pour exhorter au travail. Personne n'écrira mieux que lui, désormais.

A propos de Baudelaire, Rimbaud disait qu'il etait le roi des poètes, un véritable artiste mais...