Zahra s’était réveillée avec des courbatures comme à l’accoutumée, en plus le fardeau de sa tristesse pesait lourd dans son cœur car habituée à dormir avec Cheikh qui désormais serait absent pour toujours, elle se résolut à aller prendre une douche et se préparer car les gens allaient bientôt commencer à affluer pour présenter leurs condoléances. Lorsqu’elle ouvrit la porte elle se retrouva nez à nez avec Djibril son beau frère et là elle fondit en larmes, elle avait cru un instant revoir son mari mais elle se rappela que Cheikh avait un frère qui vivait en Angleterre; on aurait dit qu’il était son jumeau, tellement la ressemblance était frappante. Il la serra dans ses bras afin de la consoler mais sa mère survint et lui intima l’ordre de la lâcher
- à force de vivre en Europe vous oubliez nos coutumes n’oublie pas qu’elle est veuve!
Puis elle se tourna vers Zahra
- et toi dépêche toi les gens vont bientôt commencer à venir
Elle obéit puis prit la direction de la salle de bain
Ensuite mère Khady s’adressa à son seul fils qui lui restait
- arrêtes de la dévorer du regard et ne vas surtout pas penser qu’elle deviendra ensuite ta femme, demain sera la cérémonie du huitième jour et tout de suite après elle partira d’ici elle pourra terminer son veuvage chez elle.
Djibril très surprit par cette réaction lui en demanda la raison
- si tu avais vu ton frère durant sa maladie il semblait que quelque chose était entré en lui et le suçait voracement, à la fin il ressemblait à un sidéen en phase terminale, en plus il était arrivé au point de ne plus pouvoir ouvrir la bouche, on mixait les aliments pour qu‘il puisse les avaler.
Quant à moi au début je l’ai amené chez les médecins et les marabouts les plus réputés mais personne ne put expliquer l’origine de sa maladie; alors sur conseil d’une amie nous nous sommes rendus en Guinée Bissau chez un féticheur de renom et dés que l’homme a vu Zahra il a détalé comme un lapin et s’est enfermé dans sa case, plus tard il envoya son apprenti qui me chuchota à l’oreille que c’était elle la cause de la maladie de mon fils et que je devais leur demander de venir s’installer chez moi pour en avoir le cœur net; quelques heures plus tard on nous demanda de quitter le village pour éviter des problèmes.
De plus les événements qui se sont déroulés par la suite m’ont porté à croire que cette femme est une sorcière.
- mais maman arrête ne dis pas une chose pareille! tu crois à ces trucs là?!
- de toutes façons cette nuit tu sera édifié; ta chambre est à coté de la sienne non?! Eh bien garde tes yeux et tes oreilles ouverts
A ce moment Zahra sortit de la salle de bain et vint demander à Djibril:
- tu as faim? Tu veux que je te prépare ton p….
Mère Khady lui coupa net
- non! Moi je le ferais.
Elle regagna sa chambre sous le regard admiratif de Djibril qui ne la quittait pas des yeux; ce qui énerva sa mère
- mais arrête enfin!!!!
Mais elle était vraiment d’une beauté mystérieuse Zahra; elle était le fruit d’un métissage entre une bretonne et un peulh nigérien, elle devait son coté sénégalais à sa grand-mère paternelle qui était sérère, normalement elle aurait du avoir un teint café au lait comme tout métis normal mais une noirceur éclatante enveloppait son mètre quatre vingt dix, elle avait des traits fins et un nez aquilin et ses cheveux lui arrivaient presque à la taille d’ailleurs elle disait toujours que c’était du greffage par modestie et par peur des mauvaises langues. Mais il y avait une chose qui rendait cette beauté ensorcelante: elle avait des yeux verts; ce qui était assez rare chez les occidentaux et qu’on ne retrouvait presque jamais chez les métis et pour couronner le tout elle était si douce aussi bien dans le langage que dans les gestes; donc tout ceci faisait que très peu d’hommes avaient pu résister à ce charme si particulier. Mais bien sûr ce serait trop demander à un humain d’être parfait.
Djibril avait tenté de lutter contre Morphée en vain, vers trois heures du matin il fut réveillé par un cri à faire glacer le sang, il hésita un moment puis il se résolut à aller voir ce qui se passait, il retrouva sa mère assise au salon et à la vue de sa mine il comprit qu’elle n’avait pas fermé l’œil, il se dirigeât vers la chambre de Zahra, sa mère tenta de l’empêcher mais c’était trop tard, lorsqu’il ouvrit la porte il fit quelques pas en arrière, effrayé et horrifié à la fois par le spectacle qui s’offrait à ses yeux, le corps nu de Zahra flottait dans les airs dans la position de l’enfantement, elle gémissait de plaisir mais ses larmes coulaient abondamment, elle fit de gros efforts pour se retourner vers Djibril et lui cria:
- aide moi je t’en prie!!!!!
Il tenta d’entrer mais on aurait dit qu’une barrière invisible bloquait l’entrée, au même moment elle fut projetée violemment contre un mur où son corps resta cloué, elle poussa un cri de douleur, des griffures commençaient à apparaître sur ses seins et un peu de sang coulait de son vagin. Mère Khady prit son fils par le bras:
- écoute tu ne peux rien faire, si tu essaies d’intervenir elle souffrira davantage, et cette force te fera du mal donc attendons un peu, d’habitude elle se calme à l’heure de la première prière de l’aube.
Et là une idée lui vint à la tête; il fonça dans sa chambre et en ressortit avec un livre de Coran à la main.
- mais qu’est-ce que tu vas faire?!!! Dit mère Khady
- maman cette femme est une victime et non une sorcière comme le crois, donc elle a besoin d’aide!!
Il put pénétrer dans la chambre cette fois ci et brusquement le corps de Zahra retomba lourdement par terre, inanimé; il la souleva et la déposa sur le lit, la couvrit, mit le livre de Coran sous son oreiller et ressortit sans bruit. Sa mère qui attendait dehors lui dit sur un ton ferme:
- tu comprends maintenant pourquoi elle doit s’en aller d’ici